A la lecture de l’excellent livre « Inde-Histoire,
société, culture » de Pauline Garaude (Editions La Découverte), je suis
frappé par certains faits et chiffres qui montrent la côté obscur de la société
indienne, parfois d’une extrême violence.
On est souvent loin du principe de non-violence prônée par
Gandhi pour lutter contre l’occupation britannique.
La violence est tout d’abord sociétale. Le système rigide des
castes n’arrange rien, et il n’est pas rare de voir des hindous de castes
supérieures traiter ceux des castes inférieures avec mépris, voire violence.
« Dans les gares ou dans les rues, les plus miséreux (lépreux,
tuberculeux, handicapées, mendiantes âgées…) peuvent être humiliés, voire
martyrisés », selon Pauline Garaude.
La violence est également dirigée contre les femmes.
Avoir une fille est parfois une véritable malédiction. En
plus de payer une dot conséquente, qui peut obliger les parents à s’endetter
sur plusieurs années, avoir une fille représente une aide en moins à la maison,
puisqu’elle ira vivre dans la famille de son époux. Elle ne perpétuera pas non
plus le nom de la famille. Aussi, atrocement, ce sont chaque année près d’un
million de filles qui sont assassinées, à l’état de fœtus ou à la naissance,
voire plus rarement à l’âge du mariage.
Un article de Claudine Terral, cite un rapport de 2011 selon lequel 65%
des Indiens sont d'accord avec le fait que "dans certains cas, une femme
mérite d'être battue"(http://inde.aujourdhuilemonde.com/inegalite-des-sexes-et-violences-conjugales-restent-des-realites-indiennes).
Les violences religieuses ou interethniques sont également
quasi-permanentes, notamment entre hindous et musulmans, comme en 1964, où, en représailles
à l’afflux de réfugiés hindous
persécutés au Pakistan, ce sont des milliers de musulmans qui seront tués à
Calcutta. Encore fin juillet 2012, on dénombrait 38 morts et 170 000 déplacés
dans des violences interethniques dans l’Etat de l’Assam, au nord-est. Et la
situation s’est dégradée depuis (http://www.lepoint.fr/monde/inde-nouvelles-violences-interethniques-dans-le-nord-est-16-08-2012-1496326_24.php).
La violence est également souvent liée à la misère, qui
touche d’abord les enfants : près
de 40% des enfants sont malnutris et plus de 40 millions d’enfants sont contraints de
travailler pour assurer leur survie et celle de leur famille.
Autres chiffres frappants : 20% de la population est
sous-alimentée, un sixième de la population n’a pas accès à l’eau potable, des
centaines de paysans se suicident chaque année, faute de pouvoir rembourser les
intérêts exorbitants des prêts qu’ils ont contractés pour des semences OGM inefficaces.
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